Un complot est-il ourdi
par la communauté internationale contre le peuple togolais ? C’est le
moins qu’on puisse dire au vu des agissements de cette dernière dans la
résolution de la crise qui secoue le Togo depuis plus d’un an.
Depuis le début de la
crise togolaise, le peuple togolais n’a jamais bénéficié du soutien auquel il est
en droit d’attendre au sein de la Communauté internationale pour un peuple en
lutte pour s’affranchir d’une dictature cinquantenaire. En dehors des anciens
présidents ghanéen et nigérian respectivement John Jerry RAWLINGS et Olusegun
OBASANJO et le ministre gambien des affaires Etrangères qui a entre-temps
appelé Faure GNASSINGBE à la démission avant de se rétracter après qu’on lui
aurait certainement tapé sur le doigt, rare sont les dirigeants ou
personnalités du monde qui ont ouvertement pris fait et cause pour ce peuple qui se bat les mains nues contre la
plus vieille dynastie héréditaire à part la Corée du Nord.
Même quand les
miliciens reconvertis en groupe d’auto-défense faisaient la loi devant et à la
barbe des forces de sécurité, c’est une condamnation timorée de la communauté
internationale on a assisté. D’ailleurs, la demande d’une enquête pour faire la
lumière sur ces événements exigée par le Département d’Etat américain est demeurée
sans réponse.
Quant au groupe de diplomates
occidentaux particulièrement le G5 constitué des principaux partenaires du
Togo, il a toujours faire preuve de complaisance envers le pouvoir de Lomé dans
ses prises de décision. Liés par des copinages incestueux les milieux
diplomatiques en poste à Lomé ont difficilement pris positions claires dans la
crise togolaise.
Même le président
Macron interpellé à plusieurs reprises par la diaspora togolaise s’est toujours
refugié derrière le règlement à l’Africaine de la crise. Au point où se demande
qu’a fait le peuple togolais pour mériter ce sort.
Face à cette situation
difficile dans laquelle on a un pouvoir qui a tous les moyens tant financier
que matériel et qui utilise tous les leviers de l’Etat pour réduire au silence
toute forme de contestation, l’opposition qui est en manque cruel de moyens n’est
pas en droit de s’entendre à des soutiens ne serait que moral de la communauté
internationale.
Ce n’est pas la
première fois que la Communauté internationale se ligue contre le peuple
togolais. Elle a toujours fait une lecture erronée de la situation politique au
Togo. Mais on a l’impression qu’elle a la mémoire courte et n’a rien appris de
l’histoire. En 2005, c’est avec légèreté qu’elle a pris les signaux lancés à l’époque
par le ministre de l’Administration territoriale, François Akila Esso-Boko. La ministre
nigérienne des affaires Etrangères Aïchatou Midaoudou avait traité le ministre
Boko d’irresponsable. Les conséquences tout le monde le connait aujourd’hui, c’est
plus de 500 morts.
C’est cette gestion de
la succession à la suite du décès après 38 ans de pouvoir d’Eyadema qui a fait
douter bon nombre de togolais sur la capacité de la CEDEAO a géré cette crise.
Pour bon nombre, la situation présente permettra à l’institution régionale de
se racheter. Mais nous sommes en train d’assister à un remarke de 2005 si on n’y
prend pas garde. Les élections seraient été la solution à la crise togolaise qu’elle
sera derrière nous depuis.
Aujourd’hui encore les
appels aux réformes consensuelles avant les élections sont ignorés par cette
même communauté internationale qui signe un blanc seing au pouvoir dans sa
volonté d’organiser les élections convaincu comme toujours qu’il peut compter
sur la fraude pour résoudre la crise.
Ces solutions de rafistolage ne tiennent pas la route, elles permettent
de tenir pour un temps mais favorisent pas la stabilité. Tôt ou tard, elle s’éclatera
toujours dans la figure de ceux qui ont cru.
Quant au peuple togolais,
il doit être le seul acteur du changement qu’il veut. Ce n’est pas parce qu’un
grand nombre de personne se trompe qu’on doit baisser les bras. La communauté
internationale évolue au gré de ses intérêts et se trompe souvent. Notre foi et
notre détermination nous permettra de leur prouver qu’ils ont fait fausse route
au moment où nous avons besoin d’eux. Les Burkinabè l’ont prouvé.
Avec ou sans la
communauté internationale, nous ne devons pas perdre de vue que la quête pour
un Togo libre, démocratique et prospère est plus fort que tout.
Po/12/11/18
Francine DZIDULA
E-Mail : togoscoop@gmail.com
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