« Il faut choisir entre le champagne pour quelques-uns et l’eau potable
pour tous ». Cette citation du révolutionnaire Thomas SANKARA est plus
que d’actualité dans notre pays.
Cette semaine, un médecin, pas n’importe lequel, le Secrétaire du Syndicat national des praticiens
hospitaliers (SYNPHOT), et président du groupe de travail mis en place par le
gouvernement pour réfléchir sur le secteur de la santé, Dr Gilbert TSOLENYANOU,
a déclaré que le Togo ne dispose pas de scanner dans aucun hôpital public.
« De Lomé à Cinkassé
actuellement, aucun scanner ne fonctionne dans les hôpitaux publics. Les
populations de Kara se rendent à Djougou au Nord-Bénin pour faire des scanners »,
a-t-il laissé entendre.
Voilà ce pays qui ne dispose d’aucun scanner pour sauver les vies
humaines qui décide de débloquer un demi-milliaire au titre du financement
public de la campagne électorale pour l’élection présidentielle. Une élection
dont les résultats sont connus d’avance et
dont l’issue ne fait l’ombre d’aucun doute. Un scrutin qui, certainement fera
encore des victimes qui, auront besoin de scanner pour se soigner.
Mais 500 millions c’est le prix de deux scanners qu’on pourra positionner
dans les deux centres hospitaliers régionaux du
pays (Lomé et Kara). Le coût d’un scanner varie entre 30 à 500 000
euros.
L’absence de scanner dans les hôpitaux publics du pays n’étant étranger à
aucun des candidats en lice pour le fauteuil présidentiel puisque le SYNPHOT
avait en début d’année 2018 alerté l’opinion sur la situation en organisant
plusieurs reprises des mouvements de débrayage pour réclamer de meilleures
conditions de travail notamment que les hôpitaux sont dotés d’équipements
adéquats dont le scanner, sans succès.
Si un candidat ait pu rassembler 20 millions pour sa caution à l’élection
présidentielle, c’est dire qu’il n’entend aucun fond public pour aller au bout
de son ambition. Si le financement public devrait venir ce n’est serait qu’un
appoint.
Alors dans un sursaut d’orgueil et
de patriotisme, nous demandons à tous les candidats à la magistrature suprême,
si tant est que leur ambition n’est guidée que par le désir de servir leur pays
et non se servir, de s’en passer de ce financement public afin que ces fonds soient
alloués à l’achat de scanner pour au moins deux de nos hôpitaux. Ce faisant
l’histoire retiendra ce geste humanitaire sans précédent de leur part et ce sera
également une leçon qu’ils infligeront au gouvernement qui avait les moyens d’acheter
au moins un scanner pour le pays mais ne l’a pas jugé plus important que
l’organisation des élections présidentielles. Il ne pouvait en être autrement pour ce gouvernement qui a préféré
rénover la morgue au moment où le personnel réclamait le scanner.
Au lieu de 500 millions pour quelques candidats à l’élection
présidentielle, il faut que cette somme serve à acheter un scanner pour un
hôpital du pays. Cela pourra profiter à tout le peuple. Car on ne sait pas
quand et où est-ce qu’on tombe malade. Si nos autorités comptent sur des
hôpitaux occidentaux pour leur évacuation sanitaire, elles peuvent en être sûr que
la maladie n’avertie pas. Les cas Koffi PANOU ou même le président Eyadema
GNASSINGBE sont là pour les renseigner.
Francine DZIDULA
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