Il y a huit ans jour pour jour le président du Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT), Professeur David DOSSEH, s’est retiré de la
tête du SYNPHOT qu’il dirigeait depuis sa création en 2005. L’annonce de ce retrait a été faite le 12 octobre 2012 au cours de la
cérémonie d’inauguration de la « Maison de la Santé ».
« Je transmets solennellement le témoin ce jour au Dr
Walla ». C’est par ces mots que la transition s’est faite à la tête du
dynamique mouvement syndicat togolais.
Cette décision a suscité beaucoup d’émotion au sein du
public et certains n’ont pas tardé à avouer qu’ils vont le faire revenir sur sa
décision. Mais rien n'y fit.
Sans donner les raisons de ce retrait inattendu, professeur DOSSEH
confiera seulement que « Le SYNPHOT a besoin d’une équipe dirigée par une
personne qui s’investisse pleinement et avec foi à sa tête».
Avant de demander à son successeur de bien conduire la
barque jusqu’à la prochaine Assemblée générale qui élira le nouveau bureau, professeur
DOSSEH a tenu néanmoins le rassurer « Si aujourd’hui je te donne le témoin
sache que je suis avec toi ».
Avant son départ, professeur DOSSEH a tenu à faire cette révélation
qui dit tout sur la gestion des mouvements sociaux par les autorités
togolaises. On savait qu’elles usaient de la corruption pour casser les
revendications des travailleurs mais aussi politique. Seulement on manquait de preuve tangible.
« En 2008, un cadeau de 250 millions de F CFA a été
proposé au bureau du SYNPHOT par une autorité qui martelait « 250
millions pour vous et vous pouvez en
décider des bénéficiaires ». Devant une telle proposition, continue-t-il, « c’est
le respect de certaines valeurs qui a conduit le bureau à décliner poliment
mais ferment cette généreuse offre ».
Malheureusement tous les leaders n’ont pas le
courage de décliner ces offres. Ils succombent à ces offres et les responsables syndicaux ou politiques, très
engagés perdent leur langue au contact avec l’argent facile. Ainsi des
mouvements de contestation annoncés sont annulés sans explications valables à
la base. Ce qui fait que les responsables syndicaux mais aussi politique ont perdu toute crédibilité aux
yeux de l’opinion. Récemment c'est une affaire de 30 millions qui a éclaboussé la C14, le regroupement des principaux partis de l'opposition.
Par cette démission, le SYNPHOT et son président ont administré
une leçon aux mouvements syndicaux togolais. Ils leur ont montré que l’alternance
peut se faire aussi à la tête de nos regroupements associatifs. Puisque professeur WALLA Atchi alors SG du syndicat qui a assuré l’intérim, élu à la tête du syndicat passera lui aussi le témoin à Docteur Gilbert TSOLENYANU.
La plupart de nos syndicats et partis politiques ont à
leur tête des responsables inamovibles qui ont fait plusieurs mandats à la tête des organisations et parfois en violation des statuts. Pour certains le seul congrès organisé est celui qui les vu élire à la tête de l'organisation. Dirigeants le mouvement dans l’opacité qui est devenu leur fonds de commerce, ils ont pour devise " si tu veux tu restes avec moi ou tu pars". Conséquence les organisations politico-sociales se multiplient fragilisant l’unicité et l’efficacité
des combats.
Albert AGBEKO
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