Appelée « tueuse silencieuse », l’hépatite
est une inflammation du foie, le plus souvent causée par une
infection à un virus, mais parfois par l'alcoolisme, ou par une intoxication
par un médicament ou par un produit chimique. En Afrique, elle tue 300 personnes
par jour sur les 71 millions d’Africains atteints. Alors que 325
millions de personnes au moins sont infectées dans le monde. La situation de
cette maladie est extrêmement grave et pourtant, il
existe des traitements pour certains types d’hépatites quoique ignoré par la
population, faute d’une communication efficiente. A l’occasion de la célébration
de la journée mondiale dédiée à cette maladie, ce 28 juillet, nous mettons
plein-feu sur cette maladie qui constitue une menace de santé publique.
HEPATITES MODE DE TRANSMISSION
L’hépatite peut être virale ou non virale. Elle est non
virale quand elle est causée par l’ingestion de produits toxiques pour le foie,
alors que l’hépatite virale s’explique par la présence d’un virus de type A, B,
C, D et E. Cette classification alphabétique permet simplement de faire une
distinction entre les différents types d’hépatites. En effet, les virus sont
tous différents : ils ont chacun leurs modes de transmission, leur formes
évolutives et leurs traitements. Les hépatites B et C sont les plus fréquentes.
Les hépatites B et C sont silencieuses. Les malades ne
présentent aucuns symptômes et le diagnostic
se fait souvent quand il y a des complications graves telles que la cirrhose et
le cancer du foie. En effet, ces
virus détruisent les cellules du foie et transforment le tissu normal du foie
en un tissu fibreux. C’est ce qu’appelle dans le jargon médical la Fibrose Hépatique
c’est à dire la Cirrhose. Cette cirrhose peut évoluer vers le cancer de foie.
HEPATITE B
L’hépatite B représente 85% de la charge de morbidité due à
l’hépatite dans la région africaine, selon l’OMS. La période d’infection la
plus vulnérable se situe au cours du premier mois de vie et peut
être prévenue par la vaccination contre l’hépatite B, précisément par l’administration d’une dose de naissance au cours des premières 24heures de vie.
Le
virus de l'hépatite B se transmet par le sang, le sperme, les sécrétions
vaginales ou la salive.
Il existe donc un risque de contamination en cas de rapports sexuels non protégés, de transfusion sanguine (en effet depuis 1986, l’OMS a rendu obligatoire le dépistage au niveau du sang des donneurs), de piqûre avec des seringues contaminées, chez les toxicomanes ou le personnel médical (risque contrôlé par l’utilisation de matériel à usage unique), de tatouages, piercing, scarification, coupures involontaires faits avec des instruments contaminés, de griffures entre enfants porteurs, petites coupures ou piqures faites par des rasoirs, ciseaux à ongles, brosses à dents contaminés et partagés.
Il existe donc un risque de contamination en cas de rapports sexuels non protégés, de transfusion sanguine (en effet depuis 1986, l’OMS a rendu obligatoire le dépistage au niveau du sang des donneurs), de piqûre avec des seringues contaminées, chez les toxicomanes ou le personnel médical (risque contrôlé par l’utilisation de matériel à usage unique), de tatouages, piercing, scarification, coupures involontaires faits avec des instruments contaminés, de griffures entre enfants porteurs, petites coupures ou piqures faites par des rasoirs, ciseaux à ongles, brosses à dents contaminés et partagés.
Le
virus de l’hépatite B est retrouvé dans le sang des règles et dans le sperme.
La contamination sexuelle peut se faire de la femme vers l’homme ou de l’homme
vers la femme. Cependant, le risque est augmenté en cas de rapports sexuels
avec des partenaires multiples.
Il peut exister une contamination mère-enfant : c’est-à-dire une transmission du virus de la mère infectée à son enfant au moment de l’accouchement. C’est la forme de transmission la plus fréquente en Afrique Subsaharienne. Quand la femme enceinte est porteuse du virus de l’Hépatite B, elle peut transmettre le virus au nouveau-né au cours de l’accouchement. Cette transmission peut se faire également pendant la grossesse: menace d’avortement d’une femme enceinte porteuse du virus; infection de la femme enceinte au cours de la grossesse.
La toxicomanie intraveineuse est une source majeure de contamination dans le monde et plus particulièrement dans les zones de faible endémie.
Il peut exister une contamination mère-enfant : c’est-à-dire une transmission du virus de la mère infectée à son enfant au moment de l’accouchement. C’est la forme de transmission la plus fréquente en Afrique Subsaharienne. Quand la femme enceinte est porteuse du virus de l’Hépatite B, elle peut transmettre le virus au nouveau-né au cours de l’accouchement. Cette transmission peut se faire également pendant la grossesse: menace d’avortement d’une femme enceinte porteuse du virus; infection de la femme enceinte au cours de la grossesse.
La toxicomanie intraveineuse est une source majeure de contamination dans le monde et plus particulièrement dans les zones de faible endémie.
Le
risque de transmission par la salive est très faible. Pour qu'il infecte une autre personne, il faut que
la salive soit en contact avec une coupure ou une lésion cutanée.
MODE DE TRANSMISSION DU VIRUS DE L’HEPATITE C
Le virus se
transmet essentiellement par voie sanguine telle que nous l’avions décrit pour
le B. Les études récentes ont décrit quelques cas rares de transmissions
par voie sexuelle si les rapports ont lieu au cours
de la menstruation (règles) de la femme. Des cas rares de la
transmission de la mère à l’enfant ont été publiés récemment.
Malgré le faible
coût de la dose de naissance du vaccin contre l’hépatite B, seuls 13
pays africains l’ont
introduit, ce qui est bien en-deçà
de l’objectif de 25 pays fixé pour 2020.
Jusqu’à présent, 15
pays ont lancé des plans nationaux de lutte contre l’hépatite; le Rwanda et l’Ouganda ont mis sur pied des programmes
nationaux de dépistage et de
traitement de cette maladie.
Dr DIALLO Kanny Rayna,
présidente de la Ligue togolaise de lutte contre les hépatites (LTLH) et hépatogastroentérologue,
est émerveillée par le programme de
dépistage de grande ampleur mis en place par l’Algérie. « Ce pays,
dit-elle, a mis des centres de dépistage
au niveau de toutes les mairies qui proposent des dépistages à la population
qui viennent se faire établir des pièces administratives et au moment du
retrait ils ont le résultat. Si celui-ci est positif la vaccination est
proposée ».
L’OMS collabore
avec les pays et les partenaires pour accélérer les actions visant à réduire de 90% les nouvelles infections par les hépatites B et C et à réduire de 65% le nombre de décès liés à l’hépatite d’ici à 2030.
En vue d’atteindre ces objectifs, il est urgent
d’introduire et de généraliser
l’administration de la dose de naissance
du vaccin contre l’hépatite B,
de tirer le meilleur parti des
infrastructures destinées à la lutte contre le VIH et la syphilis pour
prévenir la transmission mère-enfant de l’hépatite et de veiller à ce que
les mères aient accès aux services de dépistage et de traitement. Au moment où l’attention
du monde est focalisée par la lutte
contre la COVID-19, la
crainte est d’assister à de nouveaux retards à la fois dans
l’administration généralisée de la
dose de naissance du
vaccin contre l’hépatite B et dans
la prestation d’autres services
essentiels de lutte contre
l’hépatite. Les personnes qui présentent
des complications liées à l’hépatite courent un plus
grand risque de développer une forme grave de la
COVID-19 et doivent continuer
de bénéficier des services
essentiels de prévention et de
traitement de l’hépatite pendant la pandémie
et au-delà.
SITUATION AU TOGO
Au Togo tout
comme ailleurs dans les autres pays africains, l’hépatite virale surtout B et C
constitue un réel problème de santé publique. Pour faire face à ce problème de
santé, le pays dispose depuis 2019 d’un programme national de lutte contre les
hépatites, programme intégré au sein du programme national de lutte contre le
Sida. Ce programme est à la phase de mobilisation de ressource pour faire une
analyse situationnelle afin de mieux cerner les contours et proposer un plan
stratégique national assorti d’un plan opérationnel. Pour Dr ADAM Zakillatou,
médecin de santé public, membre du Programme national de lutte contre le sida,
les hépatites virales et les IST (PNLS-HV-IST), il faut toujours « informer, éduquer et communiquer avec la population. Les hépatites B et C
constituent surtout un réel problème de
santé publique ».
A côté du
Programme, coexiste la Ligue togolaise de lutte contre les hépatites (LTLH).
Créée depuis 2014 par la volonté des gens venus de divers horizons
professionnels et imprégnés de l’ampleur de l’infection du virus de l’hépatite surtout
B et C, la Ligue se donne pour mission de communiquer pour un changement de
mentalité de la population. Pour ce faire, elle œuvre pour faire connaître les
hépatites à la population ainsi que leurs modes de transmission, pour que de
moins en moins de personnes soient infectées et que moins de personnes en décèdent.
Atelier de sensibilisation des journalistes dur l'hépatite
En ce qui
concerne le taux de prévalence au Togo, elle n’est pas trop bien renseignée au
plan national. Cependant, il faut noter qu’une étude menée par des
scientifiques togolais estime
que la prévalence de l’Hépatite B est de 16% et le C est de 5% au niveau de la
population générale. On estime
que 8% de la population vivante à Lomé est porteuse du virus de l’Hépatite B et
2% de l’Hépatite C.
Une enquête
nationale réalisée chez femmes enceintes
et leurs enfants en 2018 par Didier Ekouebi
dans 6 villes à savoir Lomé, Tsévié,
Atakpamé, Sokodé, Kara Dapaong auprès de 2015 sujets
révèle une prévalence de 10% chez les femmes et 2% chez les enfants.
Par ailleurs, selon
certaines études, la prévalence est plus forte au Nord du Togo qu’au Sud où les
chiffres avoisineraient jusqu’à 35% dans certaines préfectures.
Le défi est
alors grand, reconnait Dr DIALLO Kanny, « Tout d’abord, la population doit connaitre ce qu’on appelle l’hépatite
virale, les complications, il faut qu’elle soit sensibilisée pour aller faire
des examens pour savoir si elle n’a pas le virus de l’hépatite B et C puisque l’hépatite C se guérit totalement maintenant.
L’hépatite B se traite pour éviter le cancer et la cirrhose. Et le traitement c’est
à vie, c’est comme pour le traitement de l’hypertension et le diabète »,
a indiqué la présidente de la Ligue dédiée à cette maladie.
Les journalistes aprticipants
Pour un avenir
sans hépatites, thème de la journée de cette année, il faut dépister
systématique la population surtout les femmes enceintes et intégrer la
vaccination contre l’hépatite dans les programmes de vaccination. Ce n’est qu’à
ce prix qu’on gagnera la lutte de vaincre cette hépatite d’ici à l’horizon
2030.
Francine DZIDULA
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